Présentation des modèles d’entreprises autogérées
Depuis quelques années, nous voyons émerger un nouveau modèle d’entreprise : l’autogestion. Les sociétés fonctionnant sans managers traditionnels, souvent appelées holacracies, misent sur une structure horizontale où chaque employé a une voix et des responsabilités propres.
Les pionniers de l’autogestion
Plusieurs entreprises pionnières, telles que Zappos et Buffer, ont adopté ce modèle. Zappos, le détaillant de chaussures en ligne, est peut-être l’exemple le plus connu. En 2014, l’entreprise a radicalement modifié sa structure pour adopter l’holacratie. Buffer, une entreprise spécialisée dans les outils de médias sociaux, a aussi embrassé cette approche pour favoriser la transparence et l’autonomie.
Les défis et les avantages de l’autogestion
Les avantages
Le premier avantage des entreprises autogérées est l’autonomie. Chaque employé prend ses propres décisions, ce qui peut booster la motivation et l’engagement. Ensuite, l’innovation est souvent stimulée. Sans hiérarchies rigides, les idées circulent plus librement. Enfin, l’efficacité peut être améliorée, car il y a moins de niveaux de validation à franchir avant de passer à l’action.
Les défis
Cependant, l’autogestion n’est pas sans défis. Le principal problème est la complexité de coordination. Sans managers, conserver une vision commune et aligner les efforts peut devenir difficile. De plus, tous les employés n’ont pas les compétences en leadership nécessaires pour s’auto-diriger efficacement. Il y a aussi le risque de l’anarchie si les règles et les processus ne sont pas clairement définis.
Études de cas d’entreprises ayant adopté l’autogestion
Zappos
Zappos est souvent cité comme le modèle de réussite en matière d’autogestion. Après son adoption de l’holacratie, l’entreprise a observé une plus grande créativité et une meilleure satisfaction des employés. Cependant, cette transition n’a pas été sans heurts : près de 18% des employés ont préféré quitter l’entreprise suite aux changements.
Buurtzorg
Buurtzorg, une organisation néerlandaise de soins de santé à domicile, est un autre exemple frappant. En supprimant les managers intermédiaires, Buurtzorg a remporté divers prix pour sa qualité des soins tout en réduisant les coûts administratifs. Les équipes soignantes ont gagné en autonomie et peuvent se concentrer davantage sur le bien-être des patients.
Clés pour la mise en œuvre réussie de l’autogestion
Pour que l’autogestion fonctionne, quelques principes essentiels doivent être respectés :
- Transparence : Une communication ouverte et des informations accessibles à tous.
- Règles claires : Des processus et des responsabilités bien définis pour éviter l’anarchie.
- Formation continue : Investir dans le développement des compétences en leadership et en autodirection.
Les entreprises comme Automattic (développeur de WordPress) montrent que l’autogestion peut s’intégrer dans différents secteurs, en particulier grâce aux outils numériques facilitant la collaboration à distance.
Notre expérience et les données disponibles montrent que le modèle d’entreprise autogérée est pertinent pour les organisations prêtant une importance significative à la créativité, à l’autonomie et à l’engagement des employés. Cela nécessite toutefois une préparation minutieuse, une mise en œuvre réfléchie et une adaptation continue des pratiques de gestion.